Gelée de groseilles des Gibis

Quand j'étais petite nous habitions un petit village dans le sud de l'Alsace. Notre maison était située en haut d'une colline à la limite d'une carrière de gypse désaffectée.

Autour de nous les chevreuils de la forêt, les vaches du paysan qui avait vendu le terrain à mes parents et les paons du voisin le plus proche qui criaient Leon, Leon sans fin. 

Dans notre jardin poussait un cerisier qui donnait des cerises noires juteuses que nous dévorions en grimpant aux branches, un cognassier qui donnait de manière assez irrégulière des coings. La tradition disait qu'un automne avec des coings ferait un hiver rigoureux, l'adage fonctionnait aussi pour le noyer. Nous n'avons jamais vraiment tenu compte de cela. Quand il y avait des coings on faisait de la gelée, et les noix c'était un enfer à préparer.

Ma mère achetait au village groseilles, fraises et framboises à deux dames âgées au visage rond comme celui d'une Buba russe. Mes frères et moi aviosn décidé de classer les gens en deux espèces les Gibis et les Shadoks, les deux vieilles dames entraient dans la famille des Gibis. Ne me demandez paa pourquopi, mais je pense que nous mettions dans l'autre catégorie les visages  anguleux, les idiots et "le paysan qui pue". "Le paysan qui pue" était un homme qui exploitait une ferme à l'extérieur du village, aujourd'hui je pense qu'il y élevait des cochons. Chaque fois que nous y allions, j'avais des hauts le coeur. La ferme était devenue pour nous la ferme du "paysan qui pue". 

Revenons à ma mère et aux dames Gibis; au mois de juin et de juillet lorsque nous rentrions de la ville, ma mère arrêtait sa jolie voiture de sport italienne rouge et allait demander aux dames si les groseilles étaient prêtes, dans l'affirmative elle achetait un où plusieurs cageots et nous reprenions la route vers le haut de la colline.

Il fallait ensuite laver et trier les baies, puis ma mère s'affairait à préparer le jus comme je le fais aujourd'hui. Sauf que moi je les ai cueillies les satanées groseilles.

Pour faire 4 à 6 pots de gelée  de groseilles

2 kg de groseilles

sucre cristallisé

Il est inutile d'égrapper les groseilles, contentez-vous de les rincer à l'eau claire, d'éliminer les feuilles et les éventuels insectes; J'avais une jolie armée de pinces-oreilles qui avaient fait le voyage avec les fruits depuis le champs où je vais les cueillir.

Une fois lavées mettez les groseilles dans une bassine à confiture avec un litre d'eau et faites cuire jusqu'à ce qu'elles aient rendues leur jus et qu'elles soient tendre. Cela prend entre 30 et 45 minutes.

Pendant ce temps préparez une chaise, 4 élastiques un grand carré de drap usé ou un lange de bébé.un grand saladier.

Fixez le lange aux quatre pieds de la chaise retournée sur votre table avec les élastiques.

Mettez le saladier en-dessous.

Versez les groseilles et leur jus dans le drap et laissez égoutter une nuit.

Le lendemain pesez le jus récolté, mettez-le dans la bassine à confiture propre et amenez à ébullition.

Lorsque le jus bout ajoutez 400 g de sucre pour 600 ml de jus.

Avec 2 kg de groseilles vous devriez obtenir 1.2 à 1.5 l de jus. Donc grâce à votre cours sur la règle de trois vous ajouterez entre 800g et 1 kg de sucre.

Grattez le sucre qui s'est déposé sur les parois, amenez à ébullition à nouveau et laissez bouillir jusqu'au point de gélification.

Si vous avez lu les autres recettes vous savez maintenant faire le test de l'assiette ou lire votre thermomètre qui doit indiquer 104.5° 

Mettez en pots stérilisés au préalable dès que la préparation est prête, tapotez pour éliminer les bulles d'air , fermez et retournez jusqu'à complet refroidissement.

Ce matin j'ai cueilli un peu de cassis et ma gelée sera donc à 75% de groseilles et 25% de cassis.